كلمات

Depuis déjà une  trentaine d’années , Saliha Naija n’a cessé de renforcer sa sensibilité poétique, cherchant à rester omniprésente sur la scène littéraire algérienne, à travers des œuvres publiées telles que  Le temps de la bêtise et l’effondrement de César, La mémoire chagrinée, La gardienne des braises, Pourquoi le crépuscule se languit-il de moi? et belle et bien, en 2024, elle a enrichi son répertoire poétique d’un nouveau recueil intitulé Anorexie, publié dans une édition élégante par les éditions Khayal en Algérie.

Ce recueil tire son nom de cette maladie et de ses symptômes, la poétesse utilisant les sympt$omes de l’anorexie ou le rejet de la nourriture comme métaphore de ce qu’elle régurgite de solitude, d’illusions et de souvenirs après les avoir digérés. C’est ce que l’on retrouve dans les poèmes Le froid, j’aurais aimé, Le vide, vers la colline, au soupir du dernier arabe , où elle évoque un passé douloureux :

La rencontre ne ressemblait en rien à un repentir suffisant
Pour que le nez du prince se fourre dans la boue du moment
Lors de cette rencontre misérable
Suffisent-elles toutes les tempêtes qui ont attisé le feu
Pour que je dise la tristesse du langage?

Dans le recueil, d’autres textes, au nombre de 22 poèmes, relatent les chocs de la vie, mêlant espoir et déception.