Zahra Maqri est habitée par l’âme d’un ange
Le roman Habitée par l’âme d’un ange, écrit par l’auteure Zahra Maqri et publié par les éditions Ajnaha en septembre 2019, compte 68 pages. Le livre comporte une introduction, trois parties et une conclusion.
L’histoire raconte les rêves d’Ahlam, une femme qui narre son mariage raté avec un jeune homme issu d’une famille riche, influente et de haute réputation. Dans ce mariage, elle subit toutes les formes d’injustice, de violence et de mépris, se retrouvant prisonnière d’une union qui la transforme en servante le jour et en objet sexuel la nuit. Son mari lui répétait souvent qu’elle n’était qu’une chose dont il pouvait se passer à sa guise.
Ahlam est décrite comme une femme sensible, habitée par l’âme d’un ange. Comment une telle âme spirituelle pourrait-elle se soumettre à l’ignorance et à la mentalité patriarcale dominante ? Elle commence alors à chercher son identité, sa place dans ce monde, et à se soucier de l’avenir de son enfant.
Elle finit par se lasser de cette vie, où elle ne se sent qu’un corps destiné à satisfaire les instincts et les désirs de l’homme. Ahlam se rebelle contre cette existence et se bat pour sa liberté et son indépendance. Elle demande le divorce afin d’affirmer son existence en tant que véritable femme, une femme qui s’aime pour ce qu’elle est, une femme qui chérit sa liberté. Elle refuse de rester prisonnière d’un mariage raté uniquement pour satisfaire les attentes de la société.
Ahlam quitte son mari et renonce à la vie de luxe pour devenir une militante, étudiant et travaillant pour acquérir une culture intellectuelle et offrir un bon niveau de vie à son enfant. Elle continue de rêver de liberté et jure de mourir pour cette cause, affirmant : « Vis libre ou meurs en essayant. »
Elle fait la connaissance de Najib, un jeune homme avec qui elle découvre la liberté d’aimer. Najib l’aime pour ce qu’elle est, pour son âme, et lui témoigne amour et respect.
Cette relation est cependant rejetée et critiquée par la société. Ahlam se demande alors : « J’ai vécu dans la légalité, sans jamais ressentir que je faisais partie de cette vie, et quand tout s’est effondré, on m’a injustement accusée au nom de la légalité. Personne ne s’est tenu à mes côtés. Est-il permis de briser mon cœur au nom de la légalité, mais mon amour et mon choix sont-ils interdits ? Pourquoi détruisent-ils tout ce qui est beau au nom de la religion, alors que la liberté est l’essence même de l’amour ? »
La fin du récit nous rappelle que la vie n’est pas simplement une question de nourriture et de boisson, mais qu’elle repose sur la liberté, l’honneur et la dignité.
En réalité, ce roman reflète de nombreuses situations de mariage raté dans nos sociétés, où les femmes supportent bien plus qu’elles ne peuvent pour satisfaire une société patriarcale et maintenir leur statut légal d’épouse, car une femme célibataire est considérée comme inexistante dans nos lois.
Le message du roman est que toutes les femmes doivent être comme Ahlam : elles doivent se libérer, briser les chaînes de l’injustice et les traditions d’une société patriarcale qui ne reconnaît la valeur de la femme qu’à travers l’homme.